mardi 10 mai 2011

Salut les amis !

On aura mis du temps à mettre ce dernier post, c'est qu'on est en France et que déjà le temps file!
La dernière traversée s'est bien passée, on a rejoint les côtes françaises en 40 heures. Plus vite que prévu car :
- beaucoup de vent
- destination changée en cours de route, donc moins de miles à parcourir.

On a eu du gros vent, on a filé à 7 ou 8 nœuds toute la première moitié de la traversée. Par contre la houle était terrible, j'ai eu la nausée pratiquement tout le temps, pas très agréable... Thierry n'était pas au top non plus, il a passé la majeur partie du temps allongé dans sa cabine. Il n'y avait qu'Antho, grosse forme, qui se la pétait beaucoup plus que le 1er jour où il avait vomi par-dessus le pont !
On se prenait la houle en pleine face, donc on a décalé plus à l'ouest. Et puis le vent a tourné aussi, donc on a décalé encore plus à l'ouest. Résultat : au lieu d'arriver à Toulon comme prévu on a fini au port de Canet en Roussillon (à côté de Perpignan).
Gros nettoyage du bateau, 2 nuits au port, puis on a envisagé de rentrer en stop vers Toulouse.
Petit coup de téléphone à ma mère : elle est justement à Gruissan ! Nickel, le stop aura donc été rapide !
Invitée à manger sur le bateau, elle a pu rencontrer Thierry et faire la visite à bord, avant de nous ramener à Gruissan.
On a quitté Thierry et le bateau la boule au ventre, un peu plus d'1 mois qu'on était là tout de même ! L'expérience est à renouveler, on est partant !

Merci beaucoup pour vos messages qui nous font toujours tant plaisir !

lundi 25 avril 2011

Journal de bord

Jeudi 21 avril
Rando jusqu’à Soller ville qui se trouve à 2,5 km du port, armés de nos sacs à dos pour aller faire des courses. Ca fait longtemps qu’on avait pas marché avec nos compagnons sur le dos ! On trouve un marché couvert, nickel, on pique-nique, on visite un peu et on rentre. Ce n’est que sur le chemin du retour qu’on voit un panneau indiquant qu’il y avait un chemin de randonnée pour aller là bas. Nous on a marché au bord de la route, dégoûtés !
Avec notre petite annexe, on passe près du voilier d’un couple de faux belges (des français en fait). Ils connaissent aussi Jacques, le marin qu’on a invité à manger ce soir. Ils ont l’air sympa, de retour au bateau on propose à Thierry de les inviter aussi. On passe donc par la radio « Hola hola, Titia para Carpe Diem, vous me recevez ? »

Camille et Sébastien, (pas Gélou) un couple de notre âge, et Jacques le grand marin (de l’âge de Thierry) sont donc tous à bord de Carpe Diem pour une belle soirée.

Vendredi 22 avril
Au programme : petit resto à midi pendant qu’on attend la lessive de Thierry puis en route pour un tout petit trajet de 7 miles, le prochain mouillage.
Camille et Sébastien partent dès ce matin, on les retrouvera soit à ce mouillage, soit plus loin demain s’ils ont du vent et qu’ils continuent.
Après avoir jeté un oeil sur la météo : il y a du vent ! Si on en profitait pour y aller ? On laisse tomber le petit mouillage, on va direct au Cap de Formentor, à l’extrême est de Mayorque. On s’accorde donc avec Camille et Sébastien, on fera un bout de route ensemble, ce sera sympa. Changement d’idée en 5 minutes, donc, j’adore ça !
Tant pis pour la lessive, Thierry part avec son sac de linge sale et on lève l’encre.
Un peu de vent à la sortie de la baie puis… plus rien ! La mer est agitée, on prend une houle énorme en pleine poire et on avance pas un pet ! On voit Camille et Sébastien loin devant maintenant, ils doivent être au moteur, c’est pas possible ! Après plus d’une heure avec le moteur nous aussi et sans vent on se regarde… demi tour ? « Faut surtout pas se faire chier et oublier qu’on est en vacances » comme dirait Thierry ! Banco, en quelques minutes on a encore inversé notre programme : retour à Soller !
Sur le retour, à l’approche de la baie, le vent est là, par contre. On est au près (c'est-à-dire vent presque de face, à 45° de notre trajectoire), ça souffle fort et on fait du 8 ou 9 noeuds ! Le bateau est couché, tout valdingue, à l’intérieur c’est Beyrouth ! C’est la première fois que c’est comme ça et j’ai franchement la trouille !
Retour à la case départ donc, ici la houle ne rentre pas, on est à l’abri. Camille et Sébastien ainsi que Jacques auront-ils eu du vent pour aller jusqu’au bout ? On a hâte d’avoir des nouvelles !

Samedi 23 avril
Debout à 6h, on lève l’encre à 7h car une longue journée de navigation nous attend : 40 miles pour passer le Cap de Formentor et aller mouiller dans la baie de Pollensa en dessous.
Notre plus belle journée de navigation ! On a un vent travers, entre 20 et 25 noeuds, on fonce ! Record battu : on fait une pointe à 10,6 noeuds (soit 18 km/h). Arrivée vers 17h, après 10h de navigation, crevés.

Dimanche 24 avril
La nuit a été bonne, le mouillage est parfait. On est loin du port de Pollensa, taxi Thierry nous dépose en annexe sur un petit ponton pour qu’on puisse aller faire une petite rando. On marche jusqu’à l’autre côté du cap (qui est très étroit) jusqu’à une petite crique assez jolie. La rando était courte, on avait donné rdv à taxi Thierry bien plus tard. On l’attend donc au café, face à la baie. On fait une ventrée de bonbons et je colle une raclée au 10 000 à Antho (merci Vince pour ce nouveau jeu de dé ! Très utile)

Lundi 25 avril
Quelle nuit !!! Vers 2h du mat je commence à tourner dans la cabine, le vent souffle si fort que tout tape là haut ! A 4h Antho est réveillé aussi, on fait des allers-retours pour vérifier que le bateau tient toujours. A 4h30 Thierry est là aussi, on a décroché ! On est déjà loin de l’endroit où on avait jeté l’encre, ça va vite ! Grosse agitation, Antho saute dans son froc pour aller rentrer l’encre, Thierry lance le moteur… On retourne jeter l’encre au même endroit mais plus près des terres pour être plus abrité, et on balance 50 m de chaîne. Petit déj pour se remettre des émotions et retour au lit.
Vers 7h Thierry est sur le pont pour déplacer le bateau, lui n’a pas franchement réussi à se rendormir. On rentre plus dans la baie, plus près du port.
Grosse journée après ça, vous vous en doutez. Sieste. On va à terre faire quelques courses. Sieste.
Soirée film de merde : on regarde Camping.

Mardi 26 avril
Debout 6h, on a encore une belle journée de navigation en prévision : traversée jusqu’à l’île de Minorque, 47 miles. Super vent de 25 noeuds à nouveau, travers et près (bateau couché encore, mais on est plus habitué !). On a eu un petit passager clandestin en route ! Il avait l'air sonné, il s'est retapé 10 ou 15 minutes et il s'est envolé !


On a même eu un peu de vent arrière, on a sorti les 2 génois. C'est beau, hein ?

Arrivée à 17h, après 10h de navigation, dans une crique magnifique. Merci Camille et Sébastien pour le bon conseil ! C’est la Cala Covas, au sud est de l’île. Les Allemands culs nus s’en vont justement, on a donc la calanque pour nous tous seuls. Le bateau est entouré de rochers, on jette 2 encres. Mais Thierry n’est quand même pas tranquille, il ne descend pas du bateau.

Mercredi 27 avril
Petite balade dans cette jolie calanque avant de se mettre en route direction Puerto de Mahon, à l’extrême est de l’île. Il n’y a que 10 miles mais seulement 5 avec un vent travers. Les 5 autres vent de face, il faut donc tirer des bords. On mettra 4h à faire ça !

Jeudi 28 avril
Aujourd'hui on se ravitaille : plein d'essence, plein d'eau, courses. On va cuisiner pour être prêts à assurer notre traversée vers la France.
On se met en route demain matin car ils annoncent un vent d'Est. C'est parti pour 48h de navigation !
On sera frais...

jeudi 21 avril 2011

Mayorque

Hola !
Samedi 16 on a attaqué la traversée de Ibiza vers Mayorque à 16h30, car un vent d'Est - Sud/Est de 15 nœuds était annoncé. Super, on est content, on va faire de la voile ! Heu... On a vite déchanté ! Grosse houle et pas un pet de vent. J'ai la gerbe, une horreur...
On était au moteur jusqu'à 21h, merci la météo marine ! Arrivée à 7h30 dimanche matin, on aura donc mis plus longtemps que la traversée depuis les côtes espagnoles.


Dernier mouillage à Ibiza. Antho a fait une petite plongée en masque et tuba avec la combi. Beau spectacle, mais il est revenu grelottant et a eu du mal à s'en remettre !

Premier barbecue à bord !

Joli mouillage à San Telmo (extrème ouest de l'île de Mayorque).
Mardi on était à terre pour une belle rando. On a perdu l'habitude de marcher : courbatures le lendemain !


La vue à l'arrivée en haut.

Hier on a quitté San Telmo pour remonter la côte Nord. Dur dur encore une fois, les vents de 20 nœuds annoncés ne se sont pas fait sentir. On a tiré des bords, fait du moteur, tiré des bords... Il y a de gros reliefs, ce sont eux qui arrêtent le vent certainement. (Tout à fait, Thierry !)
On est donc à Soller, à peu près à la moitié de la côte nord de l'île. On reprendra la mer demain après-midi, le prochain mouillage n'est qu'à 7 miles.
Ce soir on a un invité à bord : le français qu'on croise régulièrement depuis Formentera. Il est parti de Saint Malo et fait tout le tour pour rentrer en Bretagne par le canal du midi sur sa coquille de noix. C'est pas un marin d'eau douce celui-là !

mercredi 13 avril 2011

Les Baléares

Salut !
La traversée vers les Baléares s'est très bien passée. Il y avait beaucoup de vent, on a fait des pointes à 9 nœuds ! Du coup on y était beaucoup plus tôt que prévu, la traversée a duré 9h30. On était donc sur l'île d'Ibiza à 4 heures du matin. Heureusement on avait une carte qui nous indiquait un mouillage facile d'accès, on a tout fait au radar et pilote automatique dans la nuit noire.
Loin de tout ce qu'on s'imagine sur Ibiza, on a trouvé 3 jolies criques assez sauvages pour des mouillages agréables.
Mardi on a mis le cap sur Formentera, la petite île en dessous d'Ibiza. Beaucoup moins construite, beaucoup plus sauvage, avec des espaces préservés. On s'est installé dans l'eau turquoise, un vrai lagon ! Ça donne envie à voir comme ça mais l'eau est très froide ! Seul Antho est allé à l'eau, en combi, contraint et forcé car on avait coincé l'encre du bateau dans des cailloux.
Pas mal de culs nus sur cette île tranquille, du coup Antho s'est essayé aux joies du naturisme...

On prend l'annexe pour aller faire les courses.

vendredi 8 avril 2011

Toujours à Moraira

Voici l'endroit où on mouille depuis maintenant 6 jours. L'eau est limpide, dommage qu'elle soit si froide !
Quand l'envie nous prend on monte sur l'annexe, le petit bateau qui nous sert à rejoindre la rive, et on rame jusqu'au port. On est devenu des habitués au bar "La Bohème" pour boire un coup et se connecter à internet.








Mercredi, petite balade là haut, pour rejoindre cette tour et avoir une belle vue sur toute la côte.



















































Marché au poisson tous les matins. Le type brame des prix dans son micro, on ne comprend absolument rien mais c'est folklo !













Notre premier mojito à bord !

















Je ne résiste pas à l'envie de vous mettre cette superbe photo d'Antho... qui dort ! C'était suite à notre nuit de garde sur le pont, dur, dur !


















Ce matin on est parti tous les 2 faire une belle balade de 4 heures pour rejoindre les prochaines criques. Thierry a eu la flemme, mais il a bien fait, au retour on avait un bon plat de lasagnes !



























































La vidéo de la visite des dauphins la dernière fois. En espérant qu'ils soient à nouveau de la partie cette nuit car on prend la mer direction Ibiza. Ca y est, le vent est avec nous ! C'est reparti, on avait hâte de hisser à nouveau les voiles !

A bientôt, depuis les Baléares.

lundi 4 avril 2011

Sur la terre ferme

Nous voilà sur la terre ferme, après une semaine de navigation.
Voici le bateau de Thierry, sur lequel on vogue tranquilement : Carpe Diem. C'est un voilier de 13 mètres. Voilà quelques photos de l'intérieur, pour vous situer un peu. C'est grand : il y a 3 cabines pour dormir, plus le salon au milieu, un coin cuisine et un coin ordi, les WC / douche.
Là on est à Moraira, soit pile en face des Baléares. On a tenté la traversée pour rejoindre ces îles depuis Cartagène. 36 heures de navigation ! Finalement on a renoncé car le vent n'était pas avec nous. C'était une belle expérience : avec Anthony on se relayait toutes les 3 heures pour surveiller sur le pont, histoire qu'on se prenne pas un cargo sur le coin de la coque. Thierry devait dormir et on l'appelait en cas d'alerte. Au final il était sur le pont très souvent, nuit difficile !
Vers 1heure du matin les dauphins nous ont accompagné, c'était magique ! Avec le plancton dans la nuit ça les rendait phosphorescents : superbe
spectacle. Ils étaient encore avec nous au petit matin, donc on en a aussi profité en plein jour. Ils jouaient à l'avant du bateau, sautaient, se mettaient sur le côté pour nous regarder...

Râté pour Ibiza et les jolis petits culs pour l'anniversaire d'Anthony, il est déçu c'est sûr, mais on est quand même pas si mal dans notre jolie petite crique ici.

On a du soleil, on se mitonne de bons petits plats, la vie est belle ...

mercredi 30 mars 2011

Concours vomito

Le grand jeu est lancé :

Qui a vomi en premier ?
Les deux ont-ils vomi ?
Qui a le mal de terre en vous écrivant en ce moment meme ?

La on est au 3eme jour de voile, ca va bien pour tout le monde.
Hier c´était un journée sans vent, on a pratiquement tout fait au moteur malheureusement. Mais aujourd´ hui était un superbe jour de voile. Pointe à 7,5 noeuds (soit 13 km/h environ).
On mouille dans des criques sympas, seuls au monde avec notre skipper belge bien sympa et une bonne bière bien sur !
On est bien tombé, vraiment, il est super ce Thierry (et on dit pas ca parce qu´il a l´adresse du blog !)

Bon anniversaire à Baptiste, on a bien pensé à toi hier. Dimanche, il n´y aura pas d´oeufs dans le jardin, mais ce sera l´anniversaire d´Anthony. (on sera aux Baléares sans doute...)

On remonte vite sur le bateau, ca tangue trop par ici...

dimanche 27 mars 2011

C'est pas l'homme qui prend la mer ...

Après Cordoba, nous sommes allés à Grenade. Superbe ville avec la visite incroyable de l'alhambra. Château arabe datant du XIIIème siècle et modifié plusieurs siècles durant pour arriver à un chef d'œuvre. Beauté des sculptures et des jardins aux multiples fontaines... A voir absolument !

Le quartier de sacromonte fût très agréable à parcourir après la meilleure glace du monde ! Car depuis quand on n'avait pas mangé de glace au fait ?

La Alpujarra c'est la route qui nous conduisit jusqu'ici, en passant par le versant sud de la sierra Nevada. Plus haut sommet d'Espagne (environ 3500m) . On s'arrêta dans de beaux villages, après être tombés en panne de bus, fait du stop, pique-niquer, randonner, camper sauvage, changer d'heure pour pas rater le bus de 6h45...
Magnifique la route qui nous donna envie de vomir tant elle tournait. Mais ce n'est qu'un avant goût.
Car arrivés à Alméria ce midi, nous partons demain pour naviguer avec Thierry vers le "Cabo de gata" ou nous allons mouiller pour la nuit. 5 ou 6 heures de navigation après être allé faire des provision de bouffe. Certainement serons-nous malade, mais on espère que ça passera vite et qu'on pourra en profiter.

Thierry est super sympa. On a beaucoup discuté et nous rentrons juste de nous enfiler des tapas de fruits de mer et boire des coups : sangria et rhum miel...

Là, ça tangue...

un peu...

Vraiment pas beaucoup...

mais on le sent quand même...

demain...

vendredi 25 mars 2011

Cambiamos de país !

Hola amigos !

Voilà ça y est, on a changé de pays, de continent, de culture... C´était un vrai choc, beaucoup plus que ce qu´on s´était imaginé. Passer d´un pays qui croule sous tant de problèmes à un autre qui prospère n´est pas si facile. A cela s´ajoute le fait de réaliser qu´on a laissé des amis là bas ...
Du coup l´humeur n´était pas au Couchsurfing prévu. On s´est payé une nuit d´hotel, bien trop chère mais nécessaire. 14 heures de sommeil plus tard c´était mieux.
Mardi on a tout de même rencontré Telemaco chez qui on devait aller, ainsi que ses co loc. Belles rencontres.
Trop envie de quitter Madrid, on a donc pris le bus dans la nuit pour Córdoba. ( Cordoue en français, je traduis pour ma mère !)
Une journée de galère, rien n´est fait pour les voyageurs en sac à dos ici. Tout est cher, on refuse de nous les garder. On les a donc porté toute la journée et le soir on a opté pour un camping sauvage. LE terrain non bâti dans le qurtier résidentiel à l´extérieur de la ville était pour nous !
On était revogiré le lendemain. Nuit gratos et pique-nique pas cher : ça fait du bien !
Du coup on a pu tout lacher dans la visite de la Mozquita et on a pas regretté. Une cathédrale au milieu de la mosquée : un mélange de culture splendide.

Plus le temps de finir...

Les photos des posts précédents ont été ajoutées.

samedi 19 mars 2011

Derniers jours à Dakar

Dernier post depuis le Sénégal. On décolle demain dans la nuit.
On ne réalise pas encore bien que c'est la fin... Ca ne va pas être facile demain !
Hier soir on est allé se remuer les fesses dans une boîte sénégalaise avec 3 copains. C'était excellent, on a passé une très bonne soirée, au rythme endiablé du Mbalax !
C'est bon Sylvana, j'ai de la bonne musique sénégalaise dans mes bagages.

Demain c'est journée cuisine avec Rama, elle veut qu'on prépare des beignets en quantité pour les emporter en Espagne. Des fois que manger bien gras nous manque, mieux vaut partir avec des provisions !
Au programme également : noix de coco râpée caramélisée.
Mangez gras, mangez sucré, vivez au rythme sénégalais !

On est attendu en Couchsurfing à Madrid lundi soir dans une co loc' de 4.
Ca aidera peut-être à faire passer cette nostalgie qui nous guette...

Les photos :
https://picasaweb.google.com/Anthonymarre80/DakarFin

mardi 15 mars 2011

Amoul courant !

Quelle galère, pas de courant au Sénégal ! Les coupures sont très nombreuses. De plus en plus ? Sur la journée d'hier, seulement 2 à 3h d'électricité. Difficile de travailler dans ces conditions... Les sénégalais sont vraiment tranquilles, il y aurait de quoi se rebeller sérieusement.
On a donc beaucoup de retard sur le blog.

Nous avons fini par quitter Saint Louis dimanche, après 13 jours passés avec la famille. On a pris un bus direction Dakar, et puis à mi chemin, à Thiès, on a changé d'avis, on est descendu du bus pour en prendre un autre directement vers le sud, à Joal.
Donc un bus, 2 taxis brousse et 1,5 km de marche plus tard, on est arrivé dans un campement à Mbodiène. Un vrai paradis ! Des bougainvilliers de toutes les couleurs, des centaines d'oiseaux et vue sur une lagune... On a logé dans une case sénégalaise, tout en paille de mil. Un véritable havre de paix, dans un calme bienvenu après l'agitation de la famille à Saint Louis, des enfants bruyants et des appels à la prière de la mosquée chaque nuit...


Alicia, la sénégalaise qui tient ce campement avec son mari toubab, a monté une association d'aide au village. On est évidemment intéressés par ces projets, et au lieu de l'unique nuit prévue là-bas, on en passera 4 !


Une classe maternelle a été créée grâce à l'asso et on est parti à la rencontre de l'instit : Odette. Une fille géniale ! La pêche, toujours à fond, elle assure avec ses 95 élèves ! Et non, je ne me suis pas trompée avec mon clavier ! Ce sont bien 95 enfants, de la Petite Section à la Grande Section. Elles sont deux dans la classe, plus une grand-mère pour aider et emmener les petits aux toilettes.




Mardi c'était Mardi Gras : les enfants étaient déguisés, les maîtresses aussi, et Odette nous avait prévu quelque chose ! On a fait le défilé dans le village, passant de maison en maison. Sur un rythme de jembé, les enfants dansaient et chaque famille faisait un don de mil, de riz ou d'un peu d'argent. Tout ce qui a été récolté servira pour organiser un repas pour les enfants. Le folklore a duré plus de 2h, entre 10h et 12h45, on était cuits !!

Le lendemain on a assisté à une matinée de classe, on avait hâte de voir comment ça tournait !
Et bien on peut dire une chose : on a pas les mêmes enfants ! Pendant qu'elles s'occupent de 20 élèves chacune pour une séance de langage, les 50 qui restent sont assis en rond au milieu et ne bronchent pas !!
Lundi on a visité Fadiouth, un île de coquillages. Les habitants ont gagné sur la mer grâce aux coquilles d'huitres ou de coques qu'ils mangeaient. Les 3 religions sont présentes sur l'île : animisme, islam, catholicisme. Le cimetière est commun, sur une île de coquillages reliée à la 1ère par un pont. D'un côté les tombes des musulmans, de l'autre celles des catholiques.
Un bel exemple de vie en harmonie.

Depuis jeudi on est plus au sud, dans le Sine Saloum. On loge dans une famille à Ndangane, contact qu'on a eu par un ami à Dakar encore une fois.
C'est très sympa d'être chez eux.

De jeudi à lundi il y a eu une compétition de lutte sénégalaise. On y était tous les soirs !
Bien mieux qu'au stade à Dakar, on était à 10 mètres des lutteurs.

Voici mon lutteur préféré ! Pas mal, non ?
Bon, il a été terrassé en demie finale... Déception.

Pour le dernier soir c'était la grosse fête. Les femmes se sont fait belles. A la maison, elles ont tenu à m'habiller également !


Cet après-midi on retourne faire un tour en pirogue, naviguer dans les bolongs, au milieu de la mangrove.
Je dis "retourne" car on y était hier après-midi. On a été déçu de la prestation, pas vraiment équivalente à ce qui avait été annoncé. On est rentré à 20h, à la nuit, frigorifiés... Notre pauvre ami Ngor qu'on avait emmené mais qui ne sait pas nager et déteste l'eau est tombé en remontant dans la pirogue ! Il a fini tout grelottant, trempé dans le vent qui s'était levé... Je crois qu'on est pas prêt de le faire remonter sur une pirogue !
Bref, Antho a râlé, a refusé de payer le prix annoncé... Bonne ambiance ! Ce matin tout est rentré dans l'ordre, il nous emmène gracieusement faire un nouveau tour. Du coup on va en faire profiter Awa, jeune fille de la famille qui ne connaît rien des alentours de son village, elle non plus.
Demain retour à Dakar, profiter des derniers jours avec les amis.
Et le 21 à l'aube on prend l'avion direction Madrid.
Babenen !
Problème pour charger les photos sur Picasa, ce sera donc pour plus tard. Par contre, pour les amateurs, il a le lien vers les photos de St Louis sur le post précédent.
Les photos de Mbodiène et Fadiouth
Les photos de Ndangane

jeudi 3 mars 2011

Saint Louis

Salamaleykoum !


Toujours à Saint Louis, on se plait bien ici et la famille de Karim ne veut plus nous laisser partir !
Mame Binta (la soeur de Karim) et Seynabou (la belle-soeur) sont adorables.



















La ville est jolie, il fait bon y flâner, faire quelques photos, et se laisser aller à taper la causette avec les Saint-Louisiens si fièrs de leur hospitalité. Si on arrive à rester calme avec quelques vendeurs ambulants bien lourdingues, on arrive à rencontrer des gens très agréables...
L'autre jour on faisait une simple photo de la maison quand on s'est fait inviter à rentrer, boire le thé...
Et hier en allant acheter des bagues pour l'association chez un Mauritanien, on a partagé le thé, puis un thiéboudienne, pour resortir de la boutique 2h30 plus tard !

La ville de Saint Louis a joué un rôle important au moment de la colonisation. Elle a été le point de départ des expéditions coloniales vers l'intérieur du continent et du commerce vers l'Europe et l'Amérique. L'île est maintenant endormie, il ne s'y passe pas grand chose selon ses habitants.
De son passé colonial , il reste de superbes bâtisses à moitié en ruine, des façades aux jolies couleurs... La ville a été classée par l'UNESCO en 2000, mais le travail de restauration du patrimoine est énorme.
Actuellement c'est le fameux pont Faidherbe qui est en train d'être changé. Ce pont de 500 m de long date de 1897. Les travaux sont impressionnants, il est remplacé tronçon par tronçon.
Samedi c'est la grande parade pour fêter la fin des travaux : défilés de joueurs de djembé, de femmes en tenue traditionnelle, troupes de théâtre...
C'est décidé : on reste !

Lundi on a visité le parc national du Djoudj, à 70 km au nord de Saint Louis, à la frontière avec la Mauritanie. C'est la 3ème réserve ornithologique du monde, avec quelques 360 espèces d'oiseaux. Beaucoup de migrateurs viennent s'y reposer après la longue traversée du Sahara.
Le parc fait partie du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1981.
Départ dimanche après-midi dans un mini-car, Anthony le cul en étoile de shérif après les 2h de route qui se termine en piste. On a passé une nuit dans un petit campement villageois, puis le lendemain matin on partait avec un guide traverser les 7 km qui séparent l'entrée du Parc de l'embarcadère des pirogues.
Tout le monde fait ça en taxi depuis Saint Louis ou avec son propre véhicule. Nous on avait rien de tout ça, donc le guide nous a trouvé une charette (avec un gros cheval costaud, avais-je précidé !). Je n'avais pas pensé à dire que je ne tenais pas à supporter le fait que le mec allait fouetter son cheval tout le long du chemin... J'ai pété un cable, dit que je préférais marcher si c'était ainsi, et au final il a posé son petit fouet et tout s'est très bien passé !
On a donc fait 1h30 de pirogue dsans le Djoudj (canal d'irrigation du fleuve sénégal) à observer les oiseaux. C'était magnifique ! On a vu des milliers de pélicans blancs qui pêchent avec une technique extraordinaire : ils encerclent le poisson en plongent de façon synchronidée. Le nichoir est le seul lieu de toute l'Afrique où les pélican viennent nicher. Les petits sont nés début décembre, ils sont maintenant bien gros mais sont reconnaissables par leur couleur marron.
On a également vu des grands cormorans, des cormorans africains, des aigrettes, des hérons crabiers, des flamands roses en vol... En tout 37 espèces différentes. Notre guide était très fort !
On a eu aussi la chance de voir un crocodile adulte, 2 bébés, des phacochères et un varan du Nil.
Bref, superbe matinée, merci Alioune !

Les photos sont là :
https://picasaweb.google.com/Anthonymarre80/SaintLouisEtDjoudj

samedi 26 février 2011

Voyage à 2

(Avant de lire, allez au message suivant évoquant le lac rose)

La visite au bord du lac rose s'est bien passée ? Et la famille, ça va ? Et les voisins ? Et les chèvres ? Et les poules ? ...



Donc, nous avons débuté notre voyage à 2 dimanche 20 février. On a assisté à la démonstration de Mansour et Badj au grand prix international de saut d'obstacle. Les barres sont à 1m20, et comme dans tout sport, quand on a des amis en compétition, on vibre pour eux. C'était très beau, et leur modestie ne gache rien à la performance !
Le matin , Karim, un autre ami, a gagné sa compet... Une journée de gagnée !

Le soir, on a planté la tente chez eux, donc ça c'est cool. Les gars sont passionnés d'équitation, alors lors des poses, ils regardent Equidia, la chaîne spécialisée du satellite. Pour Rama, qui n'est pas trop du milieu équin, c'est un peu dur. Alors c'est avec joie qu'elle nous a conduit au marché le lendemain, pour acheter tout le nécessaire pour cuisiner Le plat sénégalais : Le Thié bou dien (Littéralement, le riz au poisson) .Mais ce titre est trompeur, car beaucoup de légumes composent le plat : aubergine, carotte, patate douce, aubergine Sénégalaise (un peu piquante), oignon, tomate. Une sauce au tamarin est aussi préparée (ça pique un peu). Du poivre et du piment sont nécessaires également.
Bref, un repas complet, bien gras, dégusté traditionnellement à la main, par terre, et tous dans le même grand plat.


Le soir, nous avons aussi fait du Bissap (jus de fleurs d'hibiscus très sucré), du jus de Bouye, avec le fruit à pain du baobab, très bon pour la diarrhée. Il servira bien 2 jours plus tard après le maffé aux arachides un peu liquéfiant...

Ici, c'est la Teranga, l'hospitalité Sénégalaise. On invite les passants à nous rejoindre autour du plat, c'est comme ça. Mais la vraie Teranga, c'est celle qu'on vit à St Louis en ce moment. Ils en sont très fiers, et nous la font vivre depuis notre arrivée ici mardi.
Pour arriver ici, on a mis 4 heures de trajet FOU pour rejoindre l'ancienne capitale coloniale française où nous sommes arrivés exténués de stress et de manque de sommeil. Réveillés à 5h30 et levés en catastrophe à 5h54 après s'être rendormis, on se prépare en 24 minutes chrono, pliage de la tente et tout compris : record absolu !
Le taxi nous attendait pour nous amener au bus. Bon, d'abord, on l'a attendu au mauvais endroit, et après, on l'a vu. Et comment dire, il avait un air penché... très penché. Du style qui ne vous donne pas envie de voyager avec, d'autant que seules les places de fond sont libres. Ce n'est pas comme au collège ou en colo, où les boss vont au font. Tout voyageur comme nous sait qu'au fond, les supensions , c'est pas ça du tout. Surtout quand tu as les fesses perforées par les ressorts du siège troué...
Alors on a pris un 7 places... Voiture break. Plus cher (le double), plus rapide, mais pas plus sécurisé. Ils roulent comme des fous pour espérer faire 2 voyages par jours, alors chaque secondes compte... même quand un camion arrive en face en faisant des appels de phares.
L'expérience internationale aquise, fait qu'il ne faut pas attendre que les autochtones réagissent. Tout le monde attend que les autres le fassent. J'agis, après ils approuvèrent en disant que ce n'est pas normal, ce qui eut son impact, vu les notables qu'ils étaient.
Derrière nous, les 2 allemandes n'en pouvaient plus. Elles n'ont pas eu peur car elles ne voyaient pas la route, mais leur voisine, très imposante, les poussaient du coude. L'allemande d' 1m90, avec ses genoux dans le menton, n'en pouvait plus... et on l'a compris !
Donc, on a pas fermé l'oeil du trajet, comme prévu, et les 35 °C qui nous accueillaient étaient assomants ! Heureusement, la famille où nous étions attendus nous a demandé de nous mettre à l'aise. Et le Thie bou dien était excellent !

La famille, c'est chez la soeur de Karim. Rappelez-vous, Amoul solo, ya pas de problem' !
Donc Amoul solo + Teranga = Sénégal ! C'est l'équation du séjour si on met les oeillères sur la dure réalité du quotidien de 90 % de la population.

Et les oeillères, on ne les a pas prises, même si c'est dur et que des fois on tourne la tête. Certes, beaucoup de rencontres sont aussi purement intéressées : ventes, tours touristiques, cadeaux, mais avec Mokhtar ce fut différent. Vraiment.

Son histoire, c'est un roman. Pas drole. D'aventure. Tragique.
Mokhtar, c'est un pêcheur, parlant très bien français. Son grand père, tirailleur Sénégalais, blessé de guerre 14-18, qui rentra sur un fauteuil, falcifia son âge pour lui permettre d'aller à l'école. Il avait dépassé l'âge, mais avec un peu d'argent, on changea sa date de naissance car l'âge d'entrée en scolarité était dépassé.






Concernant son grand-père, je vous avais prévenu, c'est pas drôle, mais il ne faut pas oublier qu'on arracha de force beaucoup de jeunes africains pour les envoyer au front (1ère GM, 2ème GM, colonisation en asie...).
Après, il nous guida au marché de poisson, à l'arrivée des pirogues, au transport de poisson dans les bacs à glace... On a appris que les nord coréens, qui pêchent avec des chalutiers, embarquent des pirogues pour des mois pour les faire pêcher et en empocher la mise. En attendant que les papiers administratifs se fassent, 2 mois des fois, ils pêchent à la dynamite, ce qui est interdit, car les pertes sont énormes, et les poissons détruits flottent sur l'eau. Mokhtar le voit bien lorsqu'il va pêcher 6 jours durant avec ses 6 compagnons. 5 pêcheurs, un capitaine et un enfant qui écope l'eau. Il leur faut rentabiliser les 300 litres d'essence consommés (1 litre à plus d' 1 €). Ils pêchent à la ligne mais sans canne. Au doigt. Il nous fait toucher, on dirait une corne tellement son petit doigt est dur.
On évoqua les accident en mer, sa tentative d'exil en pirogue...
Bref, j'abrège car ça ne sert à rien de tout détailler, mais la vie de cet homme est incroyablement dure... Et, ici ce n'est pas exceptionnel.
Cette rencontre fût exceptionnelle, vous vous en doutez. Pas dure, malgré les propos, car raconté sans alarmisme, beaucoup de sincérité et de simplicité...
Merci Mokthar et bon courage.
Les photos :